Article rédigé par Nadine Micholin – Le Progrès
Une partie des élus de la majorité municipale dont le premier magistrat de la ville, 103 nouvelles structures partenaires (commerces, associations, entrepreneurs…) qui adhèrent au concept de la Gonette : la monnaie locale lyonnaise a le vent en poupe ces deux dernières années.
En septembre 2017, la mairie du 1er alors présidée par Nathalie Perrin-Gilbert, aujourd’hui adjointe à Lyon déléguée à la culture, votait l’adhésion de l’arrondissement à la Gonette. les élus Front de Gauche-Gram du 1er affichaient ainsi leurs valeurs et plébiscitaient cette monnaie locale et solidaire en circulation depuis fin 2015 à Lyon avec l’association La Gonette présente sur les Pentes. Si à cette époque, la Ville de Lyon, n’adhérait pas à la Gonette, elle donnait à l’association son label Lyon Ville équitable et durable.
Depuis les élections municipales 2020, que ce soit à la mairie de Lyon, à la Métropole de Lyon (EELV), ou même à Villeurbanne (PS et alliés) la monnaie lyonnaise (1 Gonette = 1 euro) qui fait vivre une alternative monétaire solidaire, écologique et démocratique, prend la lumière. Et les collectivités participent à la vie démocratique de l’association.
Une quinzaine d’élus volontaires à Lyon
Après le versement d’une subvention en novembre 2020 à la Gonette, le conseil municipal de Lyon décidait d’aller plus loin en mai 2021, en adhérant à l’association qui a créé la monnaie locale à hauteur de 0,02 € par habitant, soit 10 000 €. Au grand dam de l’opposition qui votait contre. Depuis, une quinzaine d’élus volontaires à Lyon ont choisi de recevoir une partie de leurs indemnités en Gonettes, à commencer par le premier magistrat Grégory Doucet. Dans le sillage du maire et de Véronique Dubois Bertrand, maire du 3e, on trouve les adjoints de Lyon, Nathalie Perrin-Gilbert (culture), adhérente depuis plusieurs années et qui fait transformer 50 euros par mois, Camille Augey (commerce), Valentin Lungenstrass (mobilité), Sylvain Godinot (transition écologique et patrimoine), Florence Delaunay (droits et égalités), Bertrand Maes (administration générale) et les élus d’arrondissements : Laurence Hugues (transition écologique et démocratie 1er), Bertrand Pinoteau (économie 4e), Sophia Popoff (égalité femmes-hommes 5e), Barthélémy Chenaux (alimentation, déchets 7e), Aurélie Maras (conseillère du 8e), Chrystel Bertrand (végétalisation, biodiversité 8e), Victoire Goust (conseillère du 8e), François Genouvrier (transition écologique 9e).
Les vice-présidents à la Métropole, Emeline Baume chargée de l’économie et Bertrand Artigny des finances sont les élus métropolitains qui se font rémunérer une partie de leur indemnité en Gonette.
Depuis le 1er janvier 2022 six musées municipaux et les Archives municipales de Lyon, acceptent aussi les paiements en Gonette : Musée de l’Imprimerie et de la Communication Graphique (MICG), Musée d’Art Contemporain (MAC), Musée des Beaux-Arts, Le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD), Musée d’Histoire de Lyon – Gadagne, Musée de l’Automobile Henri Malartre. L’entrée au musée, la Carte Culture ou la Carte Musées, ainsi que tous les achats dans les boutiques des musées ou aux Archives municipales de Lyon, peuvent être réglés en Gonette à condition de faire l’appoint ou de compléter la somme en euros lors de son achat.
Parmi les nouvelles structures : Ninkasi, Biocoop, Lyon BD Festival…
103 nouvelles structures partenaires (commerces, associations, entrepreneurs…) ont rejoint le réseau de La Gonette en 2021. Certaines affichent une belle renommée à l’image de Minéka, acteur du BTP, Ninkasi (Saint-Paul uniquement pour l’instant) mais tous les Ninkasi de Lyon et Villeurbanne vont rejoindre le réseau dans le courant du 1er trimestre. De nombreuses nouvelles épiceries locales, boulangeries, associations environnementales & culturelles, des entreprises BtoB (communication, nettoyage…), des associations sportives et environnementales ont rejoint le mouvement tels que plusieurs Biocoop à Lyon 8, Villeurbanne (18 magasins Biocoop dans le réseau aujourd’hui), La Brasserie Dulion, Lyon BD Festival, L’épicerie coopérative Demain, La Maison de l’Environnement, L’Atelier Emmaüs, Anciela, des MJC (Jean-Macé, Duchère, Montchat)…
Enfin, le lancement d’une étude sur les pratiques alimentaires des étudiants de Lyon après avoir délibéré au conseil municipal du 18 novembre 2021 au sujet d’un projet de recherche pour « tester l’autonomie économique alimentaire auprès des étudiants », prévoit l’attribution de 50 € par mois aux étudiants, sous forme de Gonette.
Christel Bertrand : « La Gonette fait partie des valeurs que je porte »
Chrystel Bertrand (EELV), 7e adjointe du 8e arrondissement déléguée à la végétalisation, politique zéro déchet, biodiversité et protection animale est l’élue lyonnaise qui consomme le plus de Gonettes, l’équivalent de 300 (1 euro = 1 Gonette) par mois, 200 proviennent de son indemnité d’élue et 100 de son compte.
Elle utilise cette monnaie locale depuis trois ans. « La Gonette fait partie des valeurs que je porte, celles du circuit court et local. Je suis très engagée dans une épicerie coopérative et participative Demain Supermarché à Lyon 7e où l’on encaisse, on règle certains de nos fournisseurs ainsi que l’électricité en Gonettes. Je consomme toutes mes courses en Gonettes à l’épicerie. Je suis en train de faire les démarches pour régler ma facture personnelle d’électricité à Énergie d’ici. Il m’arrive aussi de déjeuner et de régler mon repas en Gonettes comme au Moulin à Monplaisir. Je préfère que cet argent aille dans des structures locales et éthiques » argumente l’élue qui ne désespère pas que le 8e arrondissement porte des structures et des commerces qui accueillent la monnaie locale.