Blandine Dufour, bénévole à La Gonette

Blandine Dufour, bénévole couteau-suisse

Qui es-tu ?

Je suis une jeune retraitée d’EDF-RTE, bénévole de La Gonette depuis mars 2016.

Comment as-tu découvert La Gonette ?

J’ai vu un stand Gonette sur le pont de la Guillotière en septembre 2015, lors d’un festival alternatif organisé sur les berges du Rhône. Mais je ne m’y suis pas arrêtée car j’allais voir mon fils qui faisait des séances d’hypnose sur un autre stand. Puis, en janvier 2016, je suis allée au cinéma pour voir le documentaire Demain, de Cyril Dion et Mélanie Laurent, sorti en décembre 2015. J’ai été bouleversée par ce film et je me suis souvenue d’une monnaie, La Gonette. J’ai regardé sur internet et j’ai vu que l’association embauchait car je recherchais un travail supplémentaire. J’y suis allée… et j’y suis restée. J’ai participé à une réunion pour les bénévoles qui avaient lieu au moment de ma visite, j’ai réglé ma cotisation et j’ai commencé à me renseigner sur cette monnaie et le monde financier, car je n’y connaissais rien et ça ne m’intéressait pas du tout auparavant.

Depuis quand utilises-tu La Gonette ?

La Gonette est maintenant ma monnaie prioritaire pour mes dépenses depuis mars 2016. Je l’utilise au maximum.

Pourquoi es-tu adhérente ?

J’ai toujours entendu, depuis mon enfance, que c’était l’argent qui menait le monde. Et ça m’a toujours déplu. En étant adhérente et, surtout, en mettant en circulation cette monnaie, je contribue à faire en sorte que cet argent ne soit pas spéculatif et qu’il enrichisse un territoire. Pour moi, le partage est très important et je suis contente d’en faire profiter des acteurs économiques locaux qui ont des valeurs qui correspondent aux miennes, que ce soit sur le plan éthique, environnemental ou social.

Combien de gonettes dépenses-tu par mois ? Où ?

Je dépense environ 200 gonettes par mois, 100 en monnaie numérique et 50 en billets-coupons. Je continue avec ces derniers car cela me permet de montrer aux autres clients des commerces, qui attendent à la caisse derrière moi, qu’une autre monnaie existe et cela éveille leur curiosité. Ils m’interpellent quelquefois. Je sais aussi, avec ceux-là, ce que je dépense et quelle est leur valeur. Quand on paie avec une carte bleue et en ligne avec l’appli Gonette, on fait à peine attention au montant qu’on valide !

Qu’est ce que cela change pour toi ?

Et ma richesse que je transmets au commerçant ou au prestataire de biens et de services reste intégralement à lui et ne va pas dans les paradis fiscaux.

Pourquoi es-tu devenu bénévole ?

Le bénévolat permet de donner du temps aux autres, quel que soit son thème. J’ai découvert que j’adorais rencontrer les gens sur les stands, en direct, et d’échanger avec eux, les informer, leur apprendre qu’il y a d’autres solutions et que nous sommes maîtres de ce que nous voulons faire. C’est à nous de choisir la forme de vie que l’on désire. Nous pouvons nous l’approprier et nous y engager avec le temps et les moyens que nous avons, chacun.

Je n’ai pas, pour l’instant, envie d’arrêter cet engagement car il m’apporte une très grand richesse. A continuer tant que je pourrai et tant que je serai aussi passionnée, avec l’aide de Pierre Rabhi (écrivain et spécialiste d’agroécologie) et sa sobriété heureuse, et de mes collègues salariés et bénévoles de cette association.